Ernest-Roméo Caravatti (de son vrai nom)  a été champion de Suisse de boxe en 1938, avant de devenir entraîneur, pour des raisons financières, il n'a, dans un premier temps, pas pu poursuivre ses études, parallèlement à sa pratique de la boxe, il s'est improvisé disc-jockey et animait des soirées, notamment au restaurant du Signal à Grandvaux. C'est là qu'il a pris part à une altercation qui l'a conduit à s'engager... dans l'armée allemande sur le front de l'Est.» De retour de Russie à la fin de la guerre, il panse ses plaies au sanatorium d'Evian, avant de reprendre ses études supérieures. Il les paiera grâce aux cours qu'il donne au Lycée Pareto à Lausanne. Car l'ex-soldat parle sept langues, dont le russe et le finnois. Le meilleur est à venir: Ernest-Roméo Caravatti dresse ses propres thèses sur... la philosophie cosmique, dans la lignée d'Einstein ou encore de Nietzsche. Sous le nom de Serge Cara, il expose dans un ouvrage une théorie nouvelle, ayant trait à l'évolution de la matière, sur les cycles et le rythme cosmiques. Mais son énoncé le plus sensationnel, aux yeux des Académies des sciences de Paris et de Stockholm, est d'ordre physiologique: l'ex-boxeur a avancé que, depuis l'homme de Cro-Magnon, l'évolution se poursuit uniquement dans la structure encéphalique du système nerveux. Ses dernières occupations seront hôtelières: à la septantaine bien comptée, il occupera la fonction d'agent de sécurité au Beau-Rivage Palace à Lausanne. Il repose désormais au cimetière de Grandvaux.